dimanche 30 septembre 2007

"L'AFESH en grève!"


C'était ça qui était scandé avec une joie furieuse à la sortie du vote de grève.

Vous attendez tous avec impatience nos impressions "live" de l'AG de jeudi. Première des choses, après avoir lu une partie de l'article réservé à cette nouvelle dans le Devoir j'ai été plutôt fachée. Il commencent par dire que nous avons voté pour la grève à 62% et que l'AG à duré 6h.

C'est vrai (ben là... je ne mentirais pas)

Cependant ce qui m'a faché c'est qu'on présente le 6 heures comme si nous nous étions déchiré pendant tout ce temps là sur le sujet. Personnellement je pense qu'on a perdu un bon 2 heures parce que le 3/4 des gens qui se sont pointés n'étaient pas au courant des procédures de AG, i.e. que nous avons perdu énormément de temps à réparer des erreurs (non c'est pas à ton tour de parler, pourquoi les gens applaudissent super fort? non nous n'avons pas encore eu cinq interventions sur le sujet...). De toute façon la démocratie directe, c'est long et ça nous met tous à bout (maudit pourquoi on est pas des Athéniens avec un super climat méditéranéen... on aurait pu faire ça dehors...)

Le 62%... ce n'est pas une méga majorité (c'est quand même un chiffre qui ferait rêver des souverainistes, s'cusez...fallait que je la plug)mais c'est une majorité quand même. En contrepartie le contre à rafflé 36%. Alors nous sommes d'accord que 62% ce n'est pas absolu, mais c'est nettement supérieur 36%. Et pour tout ceux qui déchirent leur chemise parce qu'ils n'ont pas eu le référendum qu'ils voulaient (un référendum qui aurait duré toute la semaine pour tout ceux qui n'avaient pas le temps/goût/portefeuille de se lever le cul pour parler d'une composante primordiale de leur avenir) et bien je réponds que les 691 personnes qui ont voté étaient représentatifs de la population de l'AFESH.

Je sais aussi que vous êtes tous curieux de savoir pourquoi nous avons finalement voté. Et bien sans surprise, nous avons voté du côté de notre coeur, mais disons que mon coeur a eu le coup de pouce que ça prenait quand nous avons aussi voté pour un plancher de grève. Nous allons donc partir en grève à la minute ou 7 associations étudiantes représentant 25000 personnes vont aussi avoir voté la grève.

Ce qui m'a beaucoup décue se sont les arguments contre. Je croyais (bien naïvement)que les gens qui avaient des arguments contre avaient de bon arguments. Pourtant tout ce que j'ai entendu au moment de la discussion sur le sujet c'est "oui mais mes stages!", "oui mais je suis rendu en dernière année!", "oui mais là j'ai déjà payé ma session!", "les médias ne sont même pas de notre bord!".

Ça m'a dégouté ben raide.

Autre chose, certaines personnes ne comprenaient pas pourquoi nous mélangions le débâcle financier de l'UQAM à la gratuité scolaire, mais il me semble à moi qu'au contraire tout est relié.

L'UQAM se retrouve dans cette position parce qu'elle a voulu trouver une issue au manque de financement du système d'éducation. Je ne dis pas que la solution n'en était pas une de ti-clins (les étudiants on d'ailleur souvent exprimé leur désaccord vis-à-vis ces aventures immobilières où l'entreprise privée peut tenir à la gorge l'université) je dis seulement que tout a un lien.

Les arguments que j'ai entendu autour de nous et que nous avons réfutés personnellement:

A-Ben comme moyens de pression on aurait pu ne pas payer notre session.
R-Si nous ne payons pas notre inscription c'est nous qui sommes pénalisés puisque pas inscrit à l'université et que la grève dure 1 semaine ou 2 mois nous ne pourrons quand même pas continuer nos études.

A-Ben on aurait pu tous payer nos frais de scolarité à la date limite (riez pas je l'ai entendue pour vrai celle-là)
R- Beaucoup de gens qui sont dans cette assemblée n'ont même pas encore payé leur session, moi-même je l'ai payé la date limite, qu'est-ce-que ça change?

A-Ça doit pas être un bon momentum les médias ne parlent pas des étudiants.
R- Les médias ça appartient à qui? Ah oui! À du monde qui croient que la gratuité scolaire est une joke.

A-Pourquoi une grève générale illimité? On ne peut pas essayer d'autre chose?
R-Parce que (malheureusement), historiquement rien d'autre n'a marché. Nous sommes pris avec des gouvernements qui parlent le langage des chiffres.

Bon j'en ai oublié plein d'autres mais une petite note positive en finissant:
les deux filles qui étaient devant nous et qui étaient clairement contre au début et qui après une sale conversation avec moi et Nat (4 heures ensemble ça crée des liens) ont fini par voter pour.

En finissant... un petit copier/coller:
La proposition adoptée est la suivante :

- Que l’AFESH-UQAM se dote d’un mandat de grève générale illimitée qui sera effectif lorsqu’une assemblée générale de déclenchement de grève constatera au moins 7 associations représentant 25 000 membres se soient dotées d’un même mandat sur la base des conditions d’entrée dans la coalition de l’ASSÉ.

- Que les stages et les cours préparatoires aux stages ne soient pas perturbés lors de la durée de la grève générale illimitée.

Pour : 430 (62 %)
Contre : 251 (36 %)
Abstention : 11 (2 %)

Plusieurs associations étudiantes tiendront des consultations sur la grève générale illimitée dans les semaine à venir :

1er au 5 octobre
- Association étudiante du secteur des sciences de l’UQÀM (AESS-UQÀM)

1er octobre
- Association générale étudiante du Cégep du Vieux-Montréal (AGECVM)

3 octobre
- Association générale étudiante d’urbanisme de l’UQÀM (AGEUR-UQAM)

10 octobre
- Association facultaire étudiante de lettres, langues et communications de l’UQÀM (AFELLC-UQAM)
- Association des étudiantes et étudiants en anthropologie de l’Université Laval (AÉÉA-UL)

11 octobre
- Association facultaire étudiante de science politique et droit de l’UQÀM (AFESPED-UQAM)

15 au 18 octobre
- Association étudiante du Cégep de Saint-Laurent (AECSL)

16 octobre
- Association générale étudiante du Cégep de Drummondville (AGECD)
- Société générale des étudiants et étudiantes du Collège de Maisonneuve (SoGÉÉCoM)

17 octobre
- Association étudiante du Cégep de Sherbrooke (AECS)
- Syndicat étudiant du Cégep de Marie-Victorin (SECMV)
- Association étudiante du module de science politique de l’UQAM (AEMSP-UQAM)

18 octobre
- Association générale étudiant des lettres et sciences humaines de l’Université de Sherbrooke (AGEFLESH)

23 octobre
- Association étudiante du Cégep de Matane (AECM)

3 commentaires:

Daniel Rondeau a dit…

Que de bons (mais amers) souvenirs. Plus les AG changent, plus c'est pareil. Menfin.
À voir comment les universités dépensent leurs fonds, les étudiants auront toujours raison de fouler le macadam.

Avec le recul, je sais que j'aurais dû scander encore plus fort (et surtout plus longtemps!) que je ne l'ai fait dans le temps.

Pwel a dit…

À l'époque tu as probablement fait ce que tu considérais juste. Aujourd'hui il n'est pas trop tard.

Enfin... peut-être pour scander que tu es en grève ;) mais pas pour parler des enjeux estudiantins, de la démarche honteuse du gouvernement, du manque d'information de la société en général...

Ce que je veux dire c'est que notre (les étudiants) principal problème présentement c'est que les gens n'en parlent pas. Les causes sont différantes (mal informés, désintérêt parce que pas étudiants, pas d'information dans les médias...), mais le problème est majeur.

Je crois que la population qui nous appuie devrait être active d'un point de vue de la diffusion de l'information et de l'idéologie sous le mouvement.

Ça peut juste aider.

Anonyme a dit…

Bonjour!

Euh juste comme ça, je ne vois pas le rapport entre la gratuité scolaire et les problèmes de financement de l'UQAM!

Personnellement je suis CONTRE la gratuité scolaire. Ayant déjà vécu et étudié en France, dans un système où on ne paie pas grand chose pour l'université et les écoles supérieures publiques (enfin pas les étudiants, mais les payeurs de taxes si!), je peux vous dire que la gratuité scolaire n'a rien du système parfait!

De un les profs font ce qu'ils veulent! Les étudiants n'ont rien à redire sur quoi que ce soit du plan de cours (quand il y en a un!). Hein comment ça? Ah oui c'est vrai... les étudiants ne paient pas! Un prof peut parler de son week-end pendant les 3/4 du cours (fait vécu) ou donner un exam n'ayant que peu de rapport avec la matière de son cours et le seul recours permis est de fermer sa gueule!

Il y a une dizaine d'années à l'UdM en anthropologie les étudiants on réussi à faire virer de son poste la directrice du département! Cela a pu être fait parce que les étudiants PAIENT leurs études et s'attendent à en avoir pour leur argent!

On aurait toujours pu courir pour que cela arrive en France! Les profs sont intouchables! Pourquoi donc? Ben les étudiants ne paient pas...

Et que dire des horaires! On ne les choisi pas! Ils nous sont imposés! Je me suis retrouvée avec des 25-30hres de cours par semaine et on ne peut rien dire! Il faut tout suivre!

Et que dire du système de bourses (les prêts étudiants comme nous les connaissons n'existent pas)? Comme l'université est gratuite on pense (à tort) qu'elle est démocratique et que quiconque peut y aller!

Les bourses ne sont pas accessibles aux étudiants dont les parents sont fonctionnaires (peu importe leur revenu familial et le nombre de personnes à charge) et dont les revenus dépassent un certain seuil (dont je n'ai pas le chiffre en mémoire mais qui n'est pas si élevé).

J'ai connu plusieurs personnes dont les parents ne gagnaient pas assez pour payer l'université à leurs enfants (on entend ici payer l'appart et cie lorsqu'il faut étudier dans une autre ville - certaines formations ne se donnent que dans peu d'universités et le système de concours fait qu'un étudiant ira là où il est choisi et non pas là où il a envie d'aller) et trop pour que ceux-ci puissent obtenir des bourses!

Comment fait-on dans ce cas-là? Les gens doivent se tourner vers des formations courtes qui se donnent dans la même ville que les parents et on oublie l'université!

Les prêts étudiants dans un système gratuit? Inexistants! C'est aux parents d'aller à la banque pour demander un prêt étudiant et contracter une dette pour leur progéniture!

Au Québec les système fait que le gouvernement se porte garant de l'étudiant. On m'a prêté 10 000$ sans la signature de mes parents pour que je fasse mon Bac. En France mon mari était ingénieur et même en se portant garant de moi on n'a pas voulu me prêter un rond!

Alors voilà pourquoi je suis contre la grève et la gratuité scolaire! Je ne revendiquerai jamais de telles idées utopiques et j'espère qu'on continuera de payer un minimum nos études au Québec! (sans exagération bien sûr!)

Je ne suis pas contre l'augmentation des frais! Par contre je suis contre le régime de prêts et bourses actuel! Il faudrait revendiquer moins de contribution des parents et de l'étudiant afin que nous ne soyions pas obligés d'étudier et travailler en même temps. Ce rythme est trop difficile à vivre! Il faudrait indexer les prêts et les bourses sur le coût de la vie en cours (transports, réalité du logement, factures nécessaires à payer comme un ordinateur et Internet - indispensable pour un étudiant actuellement etc.) et donner de quoi vivre "correctement" à un étudiant sans que celui-ci soit obligé de travailler durant les 8 mois de cours!

Si l'AFESH avait de telles revendications je voterais OUI sans hésiter à une grève! Mais pour la gratuité scolaire? NON!