jeudi 24 janvier 2008

Les Québécois et le "frança"

Ben oui ben oui, il parrait que les Québécois aiment leur langue.

Tellement, qu'il sont sous le choc parce que leur gouvernement leur cache des données inquiétantes sur leur belle langue dans la région de Montréal.

TATATAN! *punch musical dramatique*

Moi je regarde tout cela d'un oeil vraiment amusé et perplexe.
Pas parce que je n'aime pas le français (des trois c'est ma meilleure langue et ma préférée).
Pas parce que je pense qu'il ne faut pas plus se forcer niveau de la législation.
Mais parce que tout à coup c'est un drame humanitaire (pas hier, pas il y a deux semaines, seulement quand ça passe dans les journaux).

Juste parce que tout ça m'amuse beaucoup, voici quelques citations provenant de la même source:

Le Canada est en effet l'un des pays qui reçoit le plus fort contingent d'immigrants chaque année dans le monde, ce qui implique le Québec [...].

L'origine nationale des immmigrants qui entrent au Québec est fort diversifiée. [...]

Le poids relatif du Québec au sein du Canada ne cesse de diminuer parce que la population canadienne progresse plus vite. [...]

La proportion de personnes de langue maternelle française est assez stable au Québec depuis le début du XXe siècle, à environ 82% de l'ensemble. Par ailleurs, la proportion de Québécois de langue maternelle anglaise a connu une chute importante depuis 1951, chute qui s'est accélérée dans les années 1970 et 1980 [...]. La part des personnes n'ayant déclaré ni le français ni l'anglais comme langue maternelle augmente par ailleur de manière marquée depuis vingt ans; elle dépasse maintenant les 10% de l'ensemble de la population québécoise. Soulignons au passage que l'on observe le même phénomène en Ontario, où la proportion de personnes de langue anglaise est aussi en régression, mais pour des raisons différentes: l'immigration internationale massive affecte le poids relatif des anglophones établis depuis longtemps. [...]

D'après les données de 2001, la majorité des Québécois (82,3%) ne parle que le français à la maison (d'après l'indicateur langue le plus souvent parlée) et à cette proportion s'ajoute 1,5% des ménages qui parlent une autre langue en plus du français dans la vie quotidienne.

Jusqu'à présent, l'anglais a attiré plus de nouveaux locuteurs que le français chez les immigrants, et la proportion de personnes qui parlent l'anglais seulement à la maison en 2001 (9,8%) est plus élevée que la proportion de personnes de langue maternelle anglaise (8,3%).

[...] Il y a cependant lieu de noter un important effet de génération, les immigrants les plus âgés ayant opté plus fréquemment pour l'anglais. La situation est en train de changer chez les jeunes à cause des lois linguistiques qui les ammènent à apprendre le français. Au fil des ans, de plus en plus d'allophones se sont francisés, mais leur nombre n'a pas encore dépassé celui des allophones qui se sont anglicisées.

[...] Ces dernières années, le tiers environ des immigrants qui se sont installés au Québec en 2001 ne parlaient ni anglais ni français.

[...] l'anglais se porte très bien à Montréal. La langue anglaise est parlée comme première langue ("parlée le plus souvent") ou comme seconde langue ("parlée régulièrement") dans le tiers des foyers.[...]

Si de larges progrès ont été accomplis depuis l'adoption des premières lois linguistiques, les pressions en faveur de l'utilisation de l'anglais restent très fortes, notamment en milieux de travail.



...


Ces belles données sortent d'un texte de Simon Bernier, Les défis démographiques du XXIe siècle, lui même dans un ouvrage de Robert Bernier, L'État québécois au XXIe siècle. Un ouvrage qui date de...2005!

Je ne défends pas le gouvernement ici, qui semble avoir saisi une opportunité de ne pas causer de remous autour d'une question sensible (étonnant?).
Je tappe sur la tête de tous ceux qui s'insurgent AUJOURD'HUI.
Les chiffres et donc les tengentes sont connues et très accessibles au public. Seulement celui-ci ne s'y intérressait pas.
Aujourd'hui il y a un juteux "scandale-politique-concerant-les-libéraux" et tout le monde déchire sa chemise.

Finalement je crois que ça ne m'amuse pas tant que ça. Ça me dégoute.
Parce que quand je parle un français correct le monde me prend pour une snob.
Parce que les étudiants UNIVERSITAIRES trouvent que perdre 10% pour l'orthographe c'est trop.
Parce que quand mon namoureux, anglo de son état, demande un briquet ou des piles dans un dépanneur, il se fait répondre par les francos: "oh! tu veux dire un lighter (ou des batteries).
Parce que l'amour d'une langue ça ne se vit pas juste quelques fois par années parce qu'on lit un article dans un journal...

Les Québécois amoureux de leur langue?

Une fois de temps en temps et en groupe seulement...

2 commentaires:

Le professeur masqué a dit…

L'image est un peu dure, il faudra me le pardonner, mais les Québécois aiment leur langue comme un mari qui bat sa femme.

Pwel a dit…

HAHAHA!

Dure... mais très visuelle;).

Un mari qui apporte des fleurs une fois de temps e temps pour se faire pardonner...