vendredi 29 février 2008

"Sous-financement des universités - L'UQAM, la pointe de l'iceberg"

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Quelques données et le «cas» UQAM

La subvention de base versée par le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport (MELS) représente, dans le budget de fonctionnement de l’UQAM, une proportion beaucoup plus importante (près de 66 % en 2004-05) que pour l’ensemble des universités québécoises (53 %). Cet écart est demeuré stable depuis 1997-98. Ainsi, à cause de l’importance de son financement provenant du MELS, l’UQAM se révèle particulièrement sensible aux changements de politiques de financement.

La nouvelle grille de répartition des subventions en vigueur depuis 2007-08 ne corrige pas cette situation. En accroissant, entre autres, le poids du financement pour les études aux cycles supérieurs et pour le secteur de la médecine (absent à l’UQAM), elle défavorise davantage les universités qui ont un pourcentage plus important de leurs étudiants inscrits aux programmes moins bien financés. Cela explique l’effort de recrutement des universités pour les cycles supérieurs, de même que l’impasse budgétaire inévitable pour un département, voire une université, qui possède un premier cycle important. Ainsi, plus fort est le premier cycle… plus faible est l’apport budgétaire.

La charge d’enseignement

Comme le rappelait à juste titre le Syndicat des professeurs de l’UQAM (SPUQ) dans un message diffusé le 26 janvier dans Le Devoir, l’UQAM fait de plus en plus appel aux chargés de cours parce qu’elle manque de professeurs. En 2004-05, ceux-ci assumaient 47 % des cours en comparaison de 61,8 % dans l’ensemble des universités. En 2007-08, 40,8 % seulement des charges de cours au premier cycle sont données par des professeurs. Le nombre de chargés de cours et le nombre de charges de cours qu’on leur confie ont augmenté et continuent d’augmenter plus rapidement à l’UQAM que dans l’ensemble des universités.

La surcharge s’exprime aussi par le ratio étudiants/professeur, qui était de 27,3 à l’UQAM en 2005-06, en comparaison de 21 pour l’ensemble des universités québécoises. Le ratio est particulièrement désastreux au premier cycle: 23,5, comparativement à 17,3 pour l’ensemble des universités. Cela révèle clairement un corps professoral insuffisant. Pourtant, le ratio de 18,5 était considéré, au cours des années 1990, comme la norme afin de préserver la qualité de l’enseignement et de l’encadrement étudiant. [...]

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