jeudi 27 mars 2008

Retour en arrière... 1977


Nous avons à l'UQÀM l'idée d'une université combative et revendicatrice. C'est un peu pour cela que je suis là... Et puis, je ne peux pas non plus aller ailleurs, trop p'vre peut-être mais surtout amoureuse de chaque bout de briques. Tragique. Je sais.

En cherchant des infos sur la plus longue et glorieuse grève de l'UQÀM, c'est-à-dire celle de 77, je suis tombée sur un vibrant "Hommage à Michel van Schendel, militant du SPUQ"


« Le coup de force ne passera pas » est le mot d’ordre à l’enseigne duquel a été menée cette lutte contre « l’Université de Després et de ses intendants locaux, l’université du mensonge, de la fraude, du travail à la chaîne, de l’abus de pouvoir et du coup de force », comme Michel la caractérisait dans un éditorial du spuq-information d’octobre 1976. Cette lutte commencée à l’automne 1974 se soldera deux ans et demie plus tard, en février 1977 par une victoire totale sur la Réforme Després, au terme d’une grève de 123 jours déclenchée par le SPUQ le 17 octobre 1976.

Pendant la grève, Michel était responsable du comité d’information. Il préparait avec les autres membres de ce comité, dont Roch Denis, Luc Desnoyers et André Vidricaire, des communiqués quotidiens qui étaient distribués sur les lignes de piquetage, des communiqués de presse, des entrevues avec les journalistes, des participations aux émissions de radio, des placards publicitaires que nous diffusions dans les grands quotidiens aux moments cruciaux de l’évolution de la grève. Le comité d’informa­tion avait également préparé un superbe appui de vingt-cinq personnalités du monde des arts et des sciences, du journalisme, du monde universitaire et du monde syndical aux professeurs en grève à l’UQAM et à l’Université Laval, qui a été publié dans le Devoir du 15 décembre 1976 [1]. Parmi les signataires de cet appui, Hubert Aquin, Pierre Dansereau, Jacques Dofny, Fernand Dumont, Gérald Godin, Marcel Pepin, Pierre Perreault, Marcel Rioux, Léo Roback, Guy Rocher, Fernand Seguin et Pierre Vadeboncœur .

Militant syndical, mais aussi poète, Michel a écrit cette grève en poésie dans un recueil intitulé Veiller, ne plus veiller, publié aux Éditions du Noroît deux ans plus tard. En voici un extrait au hasard, rédigé le 16 décembre 1976 :

Je vous parle d’un pays proche, le vôtre, cependant si lointain. Un pays où les grèves imposées sont la pluie dans le brouillard mais la pluie le transperce et la vue n’est levée que d’un manteau de corde. Ce pays, ce brouillard, ce bazar, ce coutil à la trame givrée. Nous apprenons, vous et moi, à y voir plus clair, à pas de grève. La grève fait l’enfoui du coquillage - et le met au jour, lumière de sable à pique-nez. Le coquillage, la nacre, l’algue, pays d’une grève, la grève, une autre grève, la trace des pas s’y voit aussi.


[1] Le texte de cet appui est reproduit en page 23 du numéro 175 du SPUQ-Info publié en mars 1996 à l’occasion du 25e anniversaire du SPUQ, et en page 37 du numéro spécial du SPUQ-Info publié en mars 1999.


C'est pas les étudiants qui ont menés le bal, nous étions un tout, ensemble et solidaire. Nous étions pas née non plus... en tout cas, pas moi... Mais je me prend à penser que ça serait bien, un p'tit retour au sources de temps à autre...

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