mardi 23 août 2011

Maladie de marde...




Au-delà du parti et du système foireux dans lequel l'homme évoluait. Au-delà aussi de l'injustice universelle de la maladie, je veux saluer la classe, l'honnêteté, et l'espoir.


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Depuis des années, il était le seul chef politique à Ottawa à réclamer, budget après budget, de l'argent pour le logement social, pour la santé, pour les chômeurs, pour les villes. Le seul aussi à exiger une hausse des impôts des grandes entreprises, à pourfendre les profits mirobolants des banques et des pétrolières. Le seul, encore, à s'opposer à tout prolongement de la mission militaire canadienne en Afghanistan. À Ottawa et sur Bay Street, on ridiculisait «Jack-in-the-Box», mais de toute évidence son message a fini par passer dans l'électorat. Il a tellement bien réussi à se positionner au centre gauche que, à la fin de la dernière campagne électorale, Stephen Harper exhortait les libéraux ontariens à ne pas voter pour ce dangereux «socialiste»!

Dans le monde très dur de la politique, on s'est souvent moqué de Jack Layton, on l'a souvent traité de naïf, parfois même de jovialiste, notamment parce qu'il prônait la collaboration. Lorsqu'il a récrit le budget libéral avec Paul Martin, en 2005, plusieurs ont là vu un geste désespéré pour éviter des élections, mais le fait est qu'il avait tout de même arraché 4 milliards de plus pour ceux qu'il appelait les «Canadiens ordinaires».

On a beaucoup dit depuis 24 heures que Jack Layton n'était pas un chef banal, qu'il pratiquait la politique de la main tendue, qu'il travaillait en équipe, qu'il respectait ses collègues. Nous en avions eu une belle démonstration lors de son dernier passage à La Presse, en avril, en pleine campagne électorale. Assis au bout de la grande table des rencontres éditoriales, M. Layton avait passé de longues minutes à écouter les réponses de son député Thomas Mulcair, lui laissant toute la place et opinant du bonnet. Je ne connais aucun chef politique qui accepterait de se retrouver dans l'ombre d'un de ses députés dans une rencontre du genre.

***


... Mes amis, l'amour est cent fois meilleur que la haine. L'espoir est meilleur que la peur. L'optimisme est meilleur que le désespoir. Alors, aimons, gardons espoir et restons optimistes. Et nous changerons le monde.

Chaleureusement,

2 commentaires:

Mouton Marron a dit…

Le cirque politique perd encore un peu plus de pertinence.

Pwel a dit…

C est vege... il me semble que ce gars la et ce qu il a vecu politiquement etait la preuve vivante que le systeme est pourri et qu il n y a pas de place pour de la cooperation ou pour s occuper des franges plus "marginales" de la société. Mais il a jamais lâché et il a toujours encouragé sa gang a ne pas lacher... il s est pas découragé et a gagné tous ces mini gains de haute lutte...

sur le coup hier j etais un peu dépassée par tous ces gens (dont plusieurs m avaient jamais dit de quoi de politisé dans leur vie!!!) sur le bord des larmes... dans le sens ou je pensais pas que Layton/NPD avaient autant de fans... mais apres j ai pensé qu au dela du cancer que tout le monde trouve horrible, c est surtout d espoir dont les gens etaient assoiffés... et que pour une raison pas trop claire (mais dont l esprit se retrouve superbement dans sa lettre) ce personnage la représentait l espoir que le "monde politique" avait encore de la place pour des pas-trop-pourris, pour des rêveurs, pour des défenseurs.

Bref si ce gars la a pu faire que juste une seule personne va etre convaincu que ça vaut la peine de se battre pour ses idéaux, pas parce qu on pense qu on va gagner, mais parce qu il FAUT se battre, ben j accepte aisement tout ce cirque déclanché par sa mort...